Dans un rapport adressé à l’Assemblée générale, intitulé « Femmes, paix et sécurité » et publié le 24 octobre 2017, le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a rappelé la nécessité d’intégrer les femmes dans le processus de maintien de la paix, afin d’atteindre une parité au sein de l’Organisation le plus rapidement possible. En effet, les vingt dernières années ont démontré que pour obtenir plus d’efficacité dans les missions onusiennes, il était indispensable que les femmes – sur base d’une approche sexo-spécifique – participent, elles aussi, à la recherche de solutions « aux problèmes mondiaux qui ne cessent de s’accentuer »...
Antonio Guterres s’est félicité que plusieurs recommandations aient été appliquées dans les opérations de maintien de la paix (OMP) depuis 2015. Le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) a renforcé l’intégration du genre au sein de ses opérations. Plusieurs initiatives comme la mise en place d’un « tableau de bord de l’égalité des sexes » au sein des OMP permettant aux hauts responsables de suivre les progrès effectués en la matière, ou le fait d’élever le directeur de l’Équipe spéciale de la problématique hommes-femmes du DOMP au rang de Secrétaire général adjoint, ont renforcé la présence des femmes dans les missions. En outre, la question d’égalité des sexes est de plus en plus abordée dans la formation du personnel militaire et policier en phase de pré-déploiement.
Le Secrétaire général des Nations unies a néanmoins regretté la faible représentation des femmes qui ne représentent, selon les dernières données du 31 décembre 2016, que 7,4 % des officiers d’état majors et observateurs militaires, et 4 % des effectifs des contingents des OMP. Toutefois, le nombre de femmes dans les postes militaires élevés et chez les observateurs militaires a fortement augmenté depuis quelques années.
Les Nations unies espèrent que l’augmentation du nombre de femmes dans les services nationaux en uniformes permettra d’augmenter le nombre de femmes Casques bleus. Des campagnes d’information et de sensibilisation ciblées commencent à être mises en place dans plusieurs pays pour inciter le personnel militaire féminin à rejoindre des OMP.
Au niveau opérationnel, Antonio Guterres s’est montré satisfait du déploiement plus fréquent de patrouilles mixtes et « d’équipes de liaison féminines ». En outre, les périodes de service ont été réduites à six mois pour les femmes ayant des enfants en bas âge. Par ailleurs, des programmes de formation sexo-spécifiques permettront de mettre davantage en valeur les qualités opérationnelles des femmes, qui offriront notamment une meilleure compréhension des besoins des populations sur le terrain.
D’ici décembre 2017, le Secrétaire général des Nations unies a réitéré son souhait de déployer 15 % de femmes dans les postes d’officiers d’état-major et dans les postes d’observateurs militaires. Antonio Guterres a demandé aux membres du Cercle des dirigeants d’éliminer les « obstacles structurels » qui empêchent le processus d’intégration du genre dans les OMP.
Source : Assemblée générale des Nations unies, S/2017/861, 16 octobre 2017.