En 2002, à la suite de l’adoption de son Acte constitutif et du Protocole de Durban instituant le Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’Union africaine (UA) s’est dotée d’un ambitieux dispositif de réponse aux crises, l’Architecture africaine de paix et de sécurité – connue sous l’acronyme anglais APSA – qui comprenait la création de la Force africaine en attente (FAA), une force militaire conjointe capable de répondre à des défis sécuritaires régionaux. Ce projet traduit la volonté des chefs d’État africains de jouer un rôle de premier plan dans la prévention et la résolution des conflits qui surviennent sur le continent.
La FAA est reconnue comme opérationnelle par l’Union Africaine (UA) en 2016. Depuis, un constat s’impose : la mutation rapide des défis sécuritaires sur le continent a montré les limites du cadre conceptuel initial de la FAA, notamment pour sa composante Capacité de déploiement rapide, favorisant l'émergence de coalitions ad hoc. Si la FAA reste un outil pertinent au regard des besoins du continent en matière de sécurité, elle doit gagner en adaptabilité, afin de s'ajuster davantage aux évolutions du contexte sécuritaire affectant la gestion des conflits. Opérations de paix, recours croissant aux coalitions ad hoc, nouvelles alliances régionales, sont autant de variables que la FAA doit mieux intégrer dans ses rouages afin de répondre de manière adéquate aux crises où elle a vocation à intervenir.
Les auteurs de la note abordent dans un premier temps le cadre historique et institutionnel de la FAA menant à son opérationnalisation, puis examinent les défis relatifs à son déploiement, qui ont conduit à l’émergence des coalitions ad hoc, comme mécanismes adaptatifs vers une FAA renouvelée, avant de dégager les leçons apprises et recommandations.
- Auteur.e.s : Amandine Gnanguênon, Oumar Kourouma et Michel Luntumbue
- Crédit image : Exercice conjoint Amani Africa II, novembre 2015 - photo officielle du gouvernement d'Afrique du Sud