La multiplication des cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles commis par les Casques bleus en mission conduit l’Organisation des Nations unies à renforcer ses mécanismes de lutte contre ce problème...
Plusieurs rapports du Secrétariat général des Nations unies proposent des réponses contre les allégations qui concernent des personnels de l’ONU. En dépit des appels à la « tolérance zéro » et des recommandations de l’ONU envers les pays contributeurs de troupes dans le domaine de la sensibilisation des personnels et des sanctions (prévention, diffusion du code de bonne conduite personnelle, vérification des antécédents des personnels, collaboration avec les Nations unies, mesures correctives), des cas d’inconduites se perpétuent. Face à la persistance de tels actes sur le terrain, le retrait des contingents incriminés constitue un ultime levier dont les Nations unies ont entrepris de faire usage. Permise par une forte mobilisation en faveur de la politique de « tolérance zéro », cette pratique récente revient de fait à imposer de lourdes sanctions financières aux États membres dont les troupes sont ciblées par des allégations crédibles. Le retrait anticipé des contingents les prive de fait des remboursements attendus en contrepartie de leur engagement dans les composantes militaires ou policières des missions de paix, fragilisant parfois incidemment le modèle économique qui a présidé à cet engagement.
L’exemplarité et le respect des standards de bonne conduite, de même qu’une coopération soutenue avec le Secrétariat des Nations unies, deviennent de fait des conditions du remboursement aux États contributeurs de troupes et d’unités de police préconstituées.
Cette note entend synthétiser les principales leçons tirées des expériences récentes en matière de lutte contre les atteintes sexuelles commises par des Casques bleus et éclairer les contributeurs de troupes dans leurs efforts pour mieux répondre aux besoins et exigences du maintien de la paix.
- Auteur : Dr. Axel Augé
- Crédit photo : flyer de la campagne "Aucune excuse" de prévention de l'exploitation et des abus sexuels