Le renseignement dans le cadre du maintien de la paix est un outil essentiel de la gestion et de la conduite opérationnelle des missions des Nations unies. Depuis 2005, l’Organisation dote ses opérations de paix (OP) de Centres conjoints d’analyse des missions (JMAC en anglais). L’apport de ces Centres à la performance des missions tient à la particularité des JMAC, composés de manière tripartite de personnels sous statut civil, policier et militaire. Leurs actions facilitent leur immersion au sein des populations et renforcent la confiance des habitants du territoire où la mission est engagée tout en consolidant les liens informels que les agents du JMAC peuvent nouer avec les organismes du renseignement militaire des États hôtes.

La collecte, l’analyse et le partage de l’information dans le cadre de ces Centres n’échappent cependant pas à certaines difficultés d’ordre doctrinal, structurel, fonctionnel et environnemental (contexte social, politique et culturel du pays hôte de l’opération). Ainsi, l’activité de renseignement des JMAC est souvent perçue par leurs homologues militaires comme un doublon des tâches de renseignement qu’ils mènent. Par ailleurs, des problèmes d’interculturalité émergent du fait de l’hétérogénéité du personnel des Centres.

Cette note a pour objectif d’interroger la nature des défis auxquels font face les JMAC et les voies et moyens de les surmonter, à partir notamment des expériences de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (minusma) et de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (monusco).

Observatoire Boutros-Ghali

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