Les armées africaines francophones ont pris, au cours de cette dernière décennie, une part croissante dans les opérations de paix en Afrique. [...]
[... L]e retour d’expérience (RETEX), en tant que démarche rétrospective visant à analyser les atouts et écueils des engagements et opérations passées, en vue d’en tirer des enseignements et d’ajuster les pratiques, constitue un vecteur clé de la capacité d’adaptation des forces aux réalités mouvantes du terrain. Outil essentiel dans la préparation des armées contemporaines, le RETEX participe « à l’amélioration de l’efficacité opérationnelle des forces et à l’amélioration des capacités », en permettant notamment de répondre aux déficiences constatées et « d’agir sur la doctrine d’emploi des forces, l’organisation, les équipements et la formation ». La mise en œuvre d’un processus de RETEX à la suite de la participation à une OP est d’une importance évidente, de par les enseignements et amorces d’ajustements qu’elle offre pour une amélioration continue de la performance des contingents à déployer.
La présente note s’inscrit dans le prolongement de la réflexion amorcée dans le cadre du séminaire en ligne de l’Observatoire Boutros-Ghali sur « Le retour d’expérience francophone dans les opérations de paix onusiennes : le défi de la mutualisation ».
Après un retour succinct sur les éléments de définition du RETEX, la note se propose d’identifier les principaux écueils à une démarche de mutualisation des pratiques de RETEX entre contingents francophones. Elle s’attache ensuite à dégager les pistes pour une telle démarche d’externalisation et de partage de compétences, en partant des initiatives ou expériences innovantes de contributeurs ou d’organismes, dont les pratiques peuvent inspirer les contributeurs francophones qui ambitionnent le renforcement de la performance de leurs propres contingents.
- Auteurs : Aïcha Pemboura et Michel Luntumbue
- Crédit photo : MINUSCA/Herve Cyriaque Serefio - Arrivée de troupes additionnelles Rwandais à Bangui