En dépit des efforts deployés par les trois dispositifs onusiens qui se sont succédé depuis 2004 – MINUSTAH, MINUJUSTH et BINUH - afin d'assister la stabilisation d'Haïti, force est de constater que celle-ci est encore loin d'être acquise, dans un pays où l’insécurité chronique règne et la corruption demeure endémique.
Cette situation est source de désaccords au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, certains membres appelant à un retrait progressif de la mission. Le 15 octobre 2021, le CNSU a adopté de justesse le renouvellement du mandat du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) pour une durée de neuf mois ; étant entendu qu’au terme des six premiers mois, le Secrétaire général devra soumettre au CSNU un rapport d’évaluation de la situation.
Au-delà des divergences politiques profondes au sein du CSNU dont cet épisode témoigne, c’est la question plus générale de la séquence maintien de la paix – consolidation de la paix – retrait total de l’ONU qui est ici posée. L’objectif de la présente note n’est pas d’évaluer l’action des trois dispositifs successifs qui se sont succédé mais bien d’examiner les conditions dans lesquelles un retrait pourrait être envisagé et ce qui empêche que lesdites conditions soient aujourd’hui réunies.
La présente analyse, réalisée avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), s’appuie sur le cas haïtien pour dégager des enseignements et des recommandations générales sur les transitions et le passage d’une opération de paix à une mission politique spéciale.
Un webinaire de présentation de cette note est organisé le 15 décembre prochain. Pour plus d'informations/s'inscrire, rendez-vous sur notre page événement dédiée.
- Auteur : Dr Michel Liégeois
- Crédit image : Cérémonie de clôture de la MINUSTAH (mai 2017) UN Photo/Logan Abassi/UN795040